ANTA GERMAINE GAYE : Des mains de fées au service de la peinture sous verre

ANTA GERMAINE GAYE : Des mains de fées au service de la peinture sous verre
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La 15e Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar rend un hommage à une grande Dame des arts visuels sénégalais. Anta Germaine est restée une vraie « Ndar ndar » (Saint louisienne) cultivant l’élégance naturelle et la courtoisie emblématique de la tradition de cette région du nord Sénégal. Artiste plasticienne sénégalaise, elle a révolutionné les codes de la peinture Sous verre appelé SUWEER au pays de la Teranga.  Elle porte le sobriquet de « La dame du « Souwerr ». Elle a su imprimer sa marque dans ce style, à côté de Serigne Ndiaye, un autre grand artiste sénégalais.

A l’Ancien Palais de justice où se tient l’exposition internationale de la 15e Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar, l’artiste Anta Germaine Gaye tient son espace. Un endroit privilégié dans laquelle elle vous transporte dans le temps. L’artiste, à travers ses appartements privés nous présente la reconstitution de Saint-Louis, première capitale du Sénégal, tout en dévoilant des pans de la vie saint-louisienne des années 30-40 à Santhiaba Nord, Avenue Leopold Sédar Senghor. Dans son carré, c’est l’âme de l’artiste qui nous accueille. Le concept de cette exposition qui montre exclusivement la beauté naturelle, féerique de la ville de Saint Louis, la belle, la charmante, la vivante, la joyeuse qui met l’accent sur l’hospitalité. Il est dénommé « Bismilah », en d’autres termes « Bienvenue », mettant en lumière ses référents, le substrat du terroir qui l’a vu naître et l’a façonné.
 
Entre le salon et une chambre richement décorée avec des meubles et objets des années 30-40, l’espace est complété par les œuvres de l’artiste, peintures sous verre de diverses époques et autres tableaux occupent les murs. La mise en scène de cette chambre montre que Anta Germaine est une icone de l’art au service du bon goût a la sénégalaise. Dans cette pièce, l’artiste a voulu convoquer la nostalgie. Et il faut être sur les lieux pour voir qu’elle a fortement réussi. Elle nous a fait l’honneur de   pénétrer dans la chambre, son intimité sous le concept « Bissimilah » en bonne femme saint Louisienne connue pour sa douceur et son élégance.
Elle met en valeur la femme saint-louisienne avec sa beauté, son élégance, sa gentillesse débordante… La chambre se contemple de l’extérieur avec le verre qui met de la distance et nous rappelle autant de souvenirs. Dans la chambre, il y a un lit drapé en blanc avec de petits coussins, des signes d’appartenance confrériques et les photos de l’artiste avec les quatre présidents du Sénégal de Leopold Sedar Senghor à Macky Sall, accompagnés de quelques œuvres d’art qu’elle a signées. A côté du lit se trouve un panier rempli de pagnes tissés, une machine à pédale, un moulin à café et un scénographe. Juste à côté de la porte, un encensoir nous accueille avec une odeur parfumée et un téléphone des années 60. Mais également dans la chambre, il y a presque partout des tasses et des cafetières comme pour marquer la féminité, les miroirs sous différents formats sont accrochés sur les quatre murs.
Des objets reçus en héritage familiale pour certains, achetés ou empruntés pour d’autres et rappelant à l’artiste son identité.
 
Et ce n’est pas tout. Il y a un petit couloir avec un écran qui diffuse un film retraçant l’itinéraire de l’artiste. Une grande cour en extérieure avec un petit jardin fait partie de la scénographie qui expose tout un pan d’œuvres et de sculptures de l’artiste. C’est un atelier fer et verre avec des œuvres qui dialoguent avec les plantes du jardin.

Chevalier de l’ordre du mérite

Son œuvre et son engagement lui ont valu d’être décorée “Chevalier de l’ordre du Mérite en 1999 par le Président de la République de l’époque. Major de sa promotion à l’école nationale des arts, Anta Germaine Gaye, c’est l’histoire de cette « princesse » née à Saint Louis, un jour de 1953, qui a grandi chez ses parents à Ndar (Saint Louis) puis à l’île de Gorée. Elle a poursuivi ses études à Dakar où elle fera, des années plus tard une licence en Lettres modernes à l’Université Cheikh Anta Diop avant de s’orienter, pour répondre à une passion pour les arts plastiques, vers l’Ecole Normale d’Education Artistique. C’était le point de départ d’une belle séquence de l’histoire des arts visuels au Sénégal, particulièrement la peinture dite « sous verre » (Suweer).
Ses nombreux admirateurs partagent le même souhait pour elle : « une longue vie au service du Beau et de la mission de transmission du Savoir ».

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